Etape 20 - Pérou - Ollantaytambo - Sa forteresse inca et son village
Mardi 10 mai. Après un déjeuner pris dans une cantine à touristes avec son buffet très européen, direction Ollantaytambo et sa forteresse inca*** qui la garde. Bon, cette fois-ci, pas question de suivre la meute de l'excursion qui se propose de nous faire visiter le site en une petite demi-heure chrono. Niet ! Je ferai moi-même la visite à mon propre rythme. Non mais eh !



Au pied du site, on a une montante sur l'ensemble de la forteresse. Les terrasses en degrés escaladent la montagne. Elles offraient ainsi deux avantages au temps des incas : pouvoir les cultiver et se défendre des envahisseurs. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les Incas quand les espagnols ont tenté la première fois de monter à l'assaut de la forteresse. On imagine sans mal la difficulté à prendre le site pour un envahisseur.

Pour les premières minutes de la visite, je décide de suivre le groupe. Il s'agit de grimper une à une les marches qui donnent accès à chacune des terrasses incas. La forteresse domine trois vallées et le rio Urubamba. Plus on monte, plus on a une vue d'ensemble sur le village d'Ollantaytambo et ses rues en épis qui ont conservé leurs structures incas. Pour la petite histoire, Manco Capac, un des derniers souverrains incas, remporta là une ultime victoire contre les conquistadors espagnols avant d'aller fonder sa nouvelle capitale à Vilcabamba. Ses guerriers placés sur les terrasses firent fondre une pluie de flèches contre les soldats du vieux continent. Reste que la montée est vertigineuse.


En face, on peut apercevoir une autre montagne dans les plis de laquelle se nichent d'autres constructions incas : Pinkuylluna.

Au sommet des terrasses, les premières constructions incas apparaissent. D'abord un magnifique mur aux angles inouïs, puis Diez Hornacinas**, avec ses appareillages de maçonnerie. Un temple inachevé par la conquête espagnole... De là, on a une vue fantastique sur l'étagement des terrasses centrales de la forteresse.

A un étage de là, impossible de passer à côté du Temple du soleil***, la construction la plus emblématique du site. Là encore, la sensation d'inachevé prévaut. Reste ces six majestueuses pierres monumentales qui ornent le temple. Un des linteaux, d'environ 50 tonnes au moins est encore amarré à la rampe construite pour le mettre en place. Impressionnant. Les six blocs mis en hauteur signalent le temple. La figure géométrique que l'on devine symbolise le cycle de la vie. Au milieu, c'est la terre. Depuis le temple du soleil, vue à couper le souffle sur l'autre versant du site, sur le village en contre-bas et la montagne qui abrite Pinkuylluna.

Allez zou, je grimple encore quelques marches pour dominer le temple du Soleil et j'accède bientôt à un ancien quartier d'habitation inca assez bien conservé. Les ruines ont conservé toute leur majesté. C'est d'ici qu'on a la plus belle vue d'ensemble sur la forteresse, ses défenses, ses terrasses et ses temples. On devine encore les maisons avec les portes d'entrée et parfois les fenêtres. Les pierres taillées gigantesques ont laissé place à un empilement de pierres plutôt bien agencées. Un pan de maison se dresse encore fièrement, défiant les lois de l'équilibre et le vent qui éreinte le site.
En redescendant quelques marches, on se retrouve bientôt au sommet de la forteresse inca***, endroit duquel on surplombe toutes les terrasses. D'ici, on a une vue globale sur le site et une vue imprenable sur toute la vallée. On comprend mieux comment les Incas ont pu résister à l'envahisseur espagnol depuis les degrés de la forteresse.

Le circuit de la visite se poursuit par un étroit sentier aménagé sur les flancs de la montagne. Il permet de gagner l'autre versant du site et d'avoir de nouveau une vue sur les terrasses incas. Il donne d'abord sur un ensemble d'entrepôts (qolqas), puis redescend dans la vallée. Jolie vue une fois encore sur la Pinkuylluna, sur la montagne opposée.
Au fond de la vallée, à deux pas du village, on accède aux anciens aménagements incas. Sans doute un centre de soins thermal avec son système de rigoles pour la distribution de l'eau. Certaines habitations ont été habilement reconstituées et donnent un aperçu des quartiers d'habitation au temps des Incas. A ne pas manquer non plus le bain de la Princesse de forme trapéizoïdale.


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